La routine: tueuse de bonheur?

Ayoye. Je dois l’avouer, le retour au travail a été un peu plus difficile que prévu. Je ne sais pas si tu l'as remarqué, mais le milieu de l’éducation fait pitié au Québec. C’est ma première « rentrée » où je ne suis plus sur les bancs d’école. Les journées passent rapidement, ne se ressemblent pas, mais quand on a passé l’été à la maison, le retour à la réalité est encore plus intense. Surtout en cette période difficile où il manque de tout: école, profs, ressources, matériel. Bref, après un 7-8 heures au travail, arrive la routine du soir : douche, souper, passe un peu de temps avec le conjoint, ménage, un petit épisode Netflix ou passer un peu de temps avec des amis et dodo. À recommencer chaque jour de la semaine.

Je me considère chanceuse : j’aime vraiment beaucoup mon emploi. Si je peux faire ne serait-ce qu’une minime différence dans la vie des élèves, ça me comble. Mais malgré ça, la routine s’installe. La routine et moi, on a une relation amour-haine.

Je l’aime ma routine pour plusieurs raisons : la stabilité, la prévisibilité, la sécurité.

Parfois, quand je la déteste, c’est exactement pour les mêmes raisons : pas assez de nouveautés, les maudits imprévus, le stress qui apparaît quand je me sens fatiguée ou débordée (avec les cernes et les boutons en prime, merci.)

Dans mon dernier article d’il y a 2 semaines, je te parlais du temps. Ces temps-ci, j’ai vraiment l’impression d’en manquer. D'abord et avant tout parce qu’une fois arrivée à la maison après le travail, mon réservoir d’énergie est pratiquement vide. Bye bye le sport, l’écriture et mon entreprise à temps partiel. J’ai fait ce choix parce que c’est ce que je ressentais que j’avais besoin, c’était du repos.

Pendant ces heures où j’étais en mode « relaxer dans mon sofa », je me questionnais sur la routine. La routine, est-ce quelque chose de bien réel ou davantage une perception? Après tout, les journées peuvent se ressembler, mais ne sont jamais les mêmes. J’ai donc décidé d’aller voir un peu les définitions sur notre cher ami Google pour m’inspirer davantage:

Routine :

-Habitude mécanique, irréfléchie, et qui résulte d’une succession d’actions répétées sans cesse (Larousse);

-Ensemble bien établi d’habitudes qui crée un état d’apathie, une absence d’innovation (Larousse);

-L’ensemble des habitudes et des préjugés considérés comme faisant obstacle au progrès (Google).

Bon. On s’entend pour dire que les trois définitions de la routine donnent une impression assez négative du concept. MAIS je me fais l’avocat du diable. Si les habitudes mécaniques qu’on prenait étaient pour nous faire du bien? Qu’on se dit qu’à chaque jour, on prend au moins 30 minutes à lire, faire du sport, écrire…bref faire quelque chose pour nous. Et qu’à chaque fois, on se donne un petit objectif pour se sortir de notre zone de confort, Faire un nouvel exercice, marcher dans un nouvel endroit, écrire 2 lignes de plus qu’à l’habitude…

Mais si nous progressons, que nous nous développons un peu plus chaque jour, le constat reste le même : on sort de la routine, car il y a du progrès, de l’innovation. Est-ce que tu me vois venir?

Eh oui, je crois que la routine influence négativement notre bonheur. Autant au travail, à la maison, en couple, avec les amis. Mais là attention : on a tous une routine, c’est normal et c’est correct. Oui, on peut être heureux à court ou moyen terme dans nos petites pantoufles, mais le problème c’est quand on ne sort jamais de notre zone de confort. À vouloir continuer de toujours faire la même chose, ça finit par nous rattraper. Nous ne sommes pas des robots. Nous sommes des êtres humains, en constante évolution. Nos actions doivent donc être conséquentes avec notre principale fonction. Le principe ici n’est pas de se surpasser ou d’entrer dans la performance, mais plutôt de faire des petites actions, chaque jour, pour devenir une meilleure version de soi-même. Avoir plus de connaissances, apprendre certains types de mouvements, développer nos habiletés, améliorer notre sens de l’entraide envers nous, les autres et notre planète.

Rappelle-toi de la dernière fois que tu as éprouvé de la fierté ou un sentiment de bien-être. C’était peut-être en faisant quelque chose que tu fais tous les jours, mais de manière un peu différente. Quelque chose que tu faisais pour la première fois. La fin d’une belle et grande étape dans ta vie où tu as appris beaucoup. Le commencement de quelque chose de nouveau.

Par exemple, moi, ce soir, après 2 mois à faire du « sofa », je suis allée m’entraîner pour la première fois et essayer de nouveaux exercices. La plupart de mes muscles souffrent, mais je suis contente de l’avoir fait, car une partie de moi après le travail me disait : « T’es fatiguée. Regarde Netflix. Fait une sieste. »

Toi, qu’est-ce que tu fais dans ta routine pour sortir de tes vieilles habitudes, vivre de nouvelles expériences, apprendre, aimer, te développer?